The Archetypes

Marina Diamandis. Je ne remercierais jamais assez une amie proche de me l’avoir fait découvrir il y a quelques temps déjà. I Am Not a Robot, ce n’était pas un coup de coeur immédiat mais la chanson était assez intrigante, originale pour me donner envie d’y rejeter une oreille. Au final, c’est devenu une chanson que j’aime beaucoup, comme quoi… Et j’ai ressenti la nécessité d’écouter toute sa discographie. Et j’ai bien bien fait !

Marina and the Diamonds maintenant, je ne peux m’empêcher d’y revenir souvent. Les morceaux les plus pop (Oh no!) ou les ballades dépressives (Rootless), j’aime l’éventail de possibilités que peut m’offrir la voix si agile de Marina.

Je suis donc impatiente d’entendre son nouvel album en entier après avoir beaucoup aimé The Family Jewels, mélange idéal de douceur et d’excentricité.

Le ton change plutôt, se fait plus dance, plus electro et c’est vrai que j’ai un peu plus de mal. Disons que Marina expérimente, comme elle avait su le faire auparavant.

Mais les versions acoustiques, quelles merveilles ! Ces deux chansons faisant appel à ses personas, des archétypes, me hantent depuis leur écoute :

On ne devrait pas aimer les artistes pour leur nationalité, mais une chanteuse galloise, ce n’est pas si mal dans le paysage musical.

Inspiré par Overrated List :

10 choses surfaites

1. Harry Potter

2. Les macarons

3. Glee

4. Calvin and Hobbes

5. Bach

6. L’Appledom

7. Burger King

8. Hemingway

9. The Scarlet Letter

10. Les parcs d’attraction

Ces choses que l’on fait

Cela fait des jours et des jours que je n’ai rien écrit. Que je n’ai rien dessiné. Je ne sais pas, il m’a semblé un jour que je devais arrêter de le faire. C’était comme une évidence. Du temps alors vu comme perdu pour d’autres choses bien plus fructueuses. C’était peut-être légèrement triste au départ, mais je m’y suis fait, comme à une nouvelle routine. Chaque jour il ne fallait rien essayer de faire et cela finirait bien par passer. Comme un rhume. Au fond rien n’avait grâce à mes yeux et cela me rendait doucement malade.

Il y a un peu moins d’un mois, je me suis offert ce dont j’avais repoussé l’achat un an pour cause d’indécision chronique : un appareil photo. Je ne prétends toujours pas changer la face du monde, mais cela fait un moment déjà que cela me chatouille de me frotter à quelque chose de complètement nouveau et de l’apprivoiser, d’apprendre jour après jour. J’espère ainsi renouer un peu avec cette créativité que j’ai jetée aux oubliettes jadis. Rouvrir les vannes en quelque sorte. Et c’est plutôt excitant.

Maintenant je sais que si je me sens désoeuvrée, j’ai quelque chose à faire. J’ai des idées, des petits projets. Je me sens revivre d’une certaine façon.

Et peut-être même que je reprendrai le crayon et la plume dans quelques temps qui sait.

Home is where the heart is

Je n’aurais jamais pensé qu’un lieu public puisse faire autant d’effet.

A quelques mètres de la célèbre rue de Lappe et de l’avenue Ledru Rollin, Le Motel se dérobe aux regards, passage Josset.

Il ne paye pas de mine de l’extérieur. De l’intérieur non plus d’ailleurs. Mais justement, au milieu de tous ces meubles dépareillés, je me sens bien. J’ai l’impression d’être chez des amis que je connais depuis très longtemps.

Pourtant je consomme l’alcool avec modération. Et le citron vert qui est plutôt présent dans la carte n’est pas vraiment mon ami. Je ne sais pas. Il règne une atmosphère difficilement descriptible, mais qui me plaît. Plus que pour boire, j’aime y sentir les vibrations, partager l’intimité de ce petit bar à taille très humaine, me mêler à la foule d’un air détaché. Communier ensemble séparément. Il n’est pas impossible que quelques mots ou plus soient échangés. Tout semble pouvoir arriver.

Je me laisse bercer par le ronron des conversations et par la musique, j’oublie que le temps passe, je me déconnecte d’une certaine manière et me livre à mon activité favorite : innocemment, j’observe les gens.

Born To Die

S’il y avait un album que j’attendais, c’était bien celui-ci. J’avais plus ou moins arrêté d’écouter Lana Del Rey pour mieux profiter du neuf dans mes oreilles par la suite.

Je n’ai pas encore cet album mais cela ne devrait pas tarder (vive Spotify en attendant). Pendant la journée d’hier j’ai écouté et réécouté toutes les chansons. J’ai jeté un oeil sur Internet après écoute et mes chansons préférées ne sont peut-être pas les plus appréciées généralement. Ce serait sans doute tout d’abord Carmen avec son petit interlude dans un français qui me sidère de justesse, Lucky ones puis Million Dollar Man, summum de mélancolie sans doute, un très beau morceau orné d’une voix langoureuse.

Dark Paradise viendrait ensuite suivi du catchy Summertime Sadness. Voilà pour ce que je ne connaissais pas déjà avec les lives ou son album précédent – les orchestrations diffèrent bien entendu mais c’est heureux -.

Il n’y en a qu’une au fond qui me demandera sans doute d’autres écoutes pour vraiment me plaire : This Is What Makes Us Girls. Parce qu’à la première écoute de l’album, mes réticences à propos d’Off To The Races se sont envolées.

Le chien gardien d’étoiles, ça commence par la fin

Je n’ai pas vraiment eu de vraie attirance pour le neuvième art quand j’étais enfant. Je préférais moins d’images pour plus de lecture et les rares albums de bande dessinée que j’aimais bien était toujours trop courts, toujours trop chers pour le peu de temps passé à lire. Il devait y avoir une dizaine d’albums chez moi seulement et mis à part dans le journal de Mickey que je recevais toujours avec plaisir et Tom Tom et Nana, cela ne m’intéressait pas plus que ça.

Quand je mettais la main sur un Tintin ou un Lucky Luke, l’ennui me saisissait. Et puis je n’aimais pas du tout le style graphique. Aujourd’hui encore, ce n’est pas la bande dessinée franco-belge qui me séduit le plus.

Je n’ai jamais véritablement eu de phase mangas non plus. Il y avait trop de tomes, trop peu d’histoires m’intéressaient.

Ce n’est que récemment avec la vague des romans graphiques que j’ai vraiment eu envie de creuser le genre, en me concentrant sur les one shots. Au Japon, c’est le manga pour adultes qui me séduit le plus et notamment, le manga d’épouvante.

Le chien gardien d’étoiles n’a absolument rien à voir avec ce genre-là, il serait plutôt à ranger du côté de la tranche de vie. Et il m’a procuré exactement le même plaisir que j’aurais pu avoir avec mon medium de préférence.

Cette vie que l’on suit, c’est celle d’un homme d’âge mur. Un jour tout s’est volatilisé autour de lui et il ne lui reste plus qu’une seule présence à ses côtés : Happy, son chien, avec lequel il trouve la force et l’envie d’aller de l’avant malgré les circonstances. Il entame un long voyage et savoure en chemin les petits plaisirs que la vie peut lui donner avant la fin.

Et c’est avec les yeux de Happy que l’on découvre le quotidien de l’homme.

Quand les choses changent petit à petit, on ne s’en rend pas toujours compte sur le moment, mais en réalité ça finit par faire un gros changement.

Voilà, ce n’est pas une histoire qui sort particulièrement de l’ordinaire, c’est l’histoire d’un homme qui, abandonné des siens, a presque tout perdu mais son traitement est impeccable.

J’ai été touchée par cet amour inconditionnel entre l’homme et l’animal, la tendresse que l’on n’attendrait peut-être pas de cet ancien salary man. (Comment ne pas penser à la légende du chien japonais Hachiko qui jusqu’au bout a été fidèle à son maître ?)

J’étais dedans ; moi aussi je sillonnais les routes japonaises, je souffrais et me réjouissais à l’unisson. La destination importe peu au final, tant que l’on est accompagné de quelqu’un que l’on aime. Et comment résister à Happy et sa bouille ?

C’est triste mais beau, poignant. L’ironie cruelle filtre à travers certaines pages. Mais pourtant ce n’est pas une lecture qui déprime, au contraire, et l’humour est légèrement présent également. C’est une ode à la vie malgré tout. Peut-être un peu douce-amère.

J’ai eu un véritable coup de coeur pour cette oeuvre de Takashi Murakami. C’était une centaine de pages de pur plaisir.

Brève rencontre, les joies de l’impromptu

Quelques mots échangés au rayon littérature japonaise chez Gibert Joseph. Avec un gentil monsieur d’un certain âge, apparemment professeur de mathématiques. Des sourires, des rires, des acquiescements. Quelques mots esquissés sur le Japon, l’Inde que nous ne comprenons pas, que nous ne pouvons comprendre, l’Inde qui nous dépasse totalement et qu’il va visiter dans quelques jours pour accompagner sa femme à la retraite qui en pratique la danse depuis un bon moment, sur les langues et leurs différentes sonorités, sur le chinois qui nous laisse perplexes, l’anglais qui m’enchante et qu’il parle peu, la difficulté des kanji, le Dit du Genji qu’il compte acheter ce jour-même et lire et pas moi, non, ce roman historique m’impressionne trop pour le moment.

Un peu de prosélytisme de ma part pour Yoko Ogawa en caressant la tranche du tome 1 de ses Oeuvres.

Puis je lui ai dit « au revoir » en lui souhaitant bon voyage. Et chacun est reparti de son côté.

Cette petite demi-heure à parler avec un parfait inconnu a illuminé ma journée en ce jeudi grisâtre et maussade.

Les omnibus de Kawabata et de Tanizaki plus Dogra Magra en version poche y ont également contribué.

J’aime la vie pour ces petites choses-là.